Sam Bankman-Fried, fondateur de l’échange de cryptomonnaies FTX, a été reconnu coupable sur les sept chefs d’accusation de fraude et de conspiration qui pesaient sur lui. Ce verdict pourrait entraîner une peine de prison allant jusqu’à 110 ans, marquant une chute vertigineuse pour celui qui fut un temps la coqueluche du secteur financier numérique.

Un jury fédéral a délibéré sur le sort de Bankman-Fried, le tenant pour responsable de l’effondrement de sa plateforme d’échange, qui a vu disparaître près de 600 millions de dollars de fonds clients dans des circonstances nébuleuses. Les enquêtes menées par le Département de la Justice ont révélé des transferts de fonds suspects vers Alameda Research, un fonds spéculatif également fondé par Bankman-Fried et géré Caroline Ellison.

Les arguments de la défense, qui ont tenté de dépeindre Bankman-Fried comme un passionné de mathématiques dépassé par des événements hors de son contrôle, n’ont pas convaincu le jury. Ce dernier a été particulièrement influencé par les témoignages accablants de Caroline Ellison et de trois anciens conseillers principaux, tous ayant plaidé coupable et confirmé la fraude orchestrée par l’accusé.

Stratégie perdante

Sam Bankman-Fried, qui avait précédemment nié avoir mal utilisé les fonds de la plateforme, a exprimé des regrets, admettant ne pas avoir suffisamment supervisé les opérations entre FTX et Alameda Research.

La sentence, attendue avec impatience par la communauté financière et les victimes de l’effondrement de FTX, sera prononcée le 28 mars 2024 par le juge Lewis A. Kaplan. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la régulation des cryptomonnaies et la confiance des investisseurs dans un marché volatile et encore peu réglementé.

L’issue de ce procès pourrait devenir un cas d’école dans la lutte contre la fraude financière dans l’espace numérique, alors que les régulateurs du monde entier scrutent le déroulement de l’affaire et ses répercussions sur l’avenir de la finance décentralisée.