L’agriculture africaine, à la croisée des chemins de l’innovation et de la croissance démographique, se trouve aujourd’hui au cœur d’une transformation majeure, propulsée par les avancées technologiques.
Le rapport « Agriculture in Africa 2023 », par l’Oxford Business Group en partenariat avec le groupe OCP, souligne cette évolution, avec des perspectives enthousiasmantes pour le secteur.
Selon Yassine Laghzioui, directeur de l’entrepreneuriat et du venturing à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), « l’énormité de ce défi et la perspective de marges élevées sont une proposition convaincante pour mobiliser les financements en capital-risque ».
Cette observation fait écho à un intérêt croissant pour les terres arables et non cultivées d’Afrique, un atout pour les start-ups africaines dans le domaine de l’agri-tech. Ces dernières, soutenues par des financements internationaux, utilisent l’intelligence artificielle pour renforcer la mécanisation et approfondir l’application des solutions agri-tech dans les systèmes agroalimentaires africains.
Innovation Africaine
Le rapport met en avant plusieurs projets africains innovants. Des initiatives comme Agripedia, une plateforme web offrant un accès gratuit à des matériaux éducatifs pour les agronomes, les agriculteurs et les étudiants, illustrent la manière dont la technologie peut soutenir le partage de connaissances en agriculture. Une autre innovation notable est Core Blending, un simulateur aidant les fabricants et distributeurs d’engrais à déterminer la combinaison la plus rentable pour créer une formule spécifique d’engrais NPK (azote, phosphore, potassium).
Le rapport met aussi en lumière l’importance de la numérisation dans l’avancement des pratiques agricoles durables. Udongo, par exemple, est une plateforme numérique qui élargit l’accès des agriculteurs au marché des intrants agricoles, avec le soutien du réseau d’agents d’extension agricole. En 2023, plus de 215 000 agriculteurs, 460 agro-distributeurs et 1100 agents d’extension étaient inscrits sur Udongo, démontrant l’impact significatif de telles initiatives sur l’agriculture durable.
Pour renforcer ces progrès, il est essentiel d’accroître la littératie numérique. L’UM6P, avec son école de codage 1337, accessible à tous sans prérequis techniques ou diplômes, est un modèle à suivre. Bruno Gerard, doyen du Collège d’agriculture durable et de sciences de l’environnement à l’UM6P, souligne que « les avantages des avancées technologiques sont plus susceptibles de profiter au public lorsque les solutions sont adaptées aux spécificités locales ».
Enfin, le rapport prédit une croissance annuelle de 44 % du secteur agri-tech africain entre 2023 et 2028. Un chiffre impressionnant témoignant de l’élan actuel de cette agriculture africaine guidée par le numérique et l’innovation.
