Leila Benali : « Un milliard $ par an, le prix d’un avenir énergétique durable au Maroc »

La ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a lancé un appel urgent pour un « choc d’investissement » dans le secteur énergétique du pays.

S’exprimant lors d’une réunion à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) le 2 avril, Benali a mis en lumière le déficit d’investissement alarmant qui entrave la production d’électricité, le transport et la distribution.

Selon les projections du ministère, le Maroc doit tripler sa cadence annuelle d’investissement dans le secteur énergétique pour atteindre 1 milliard de dollars par an de 2023 à 2030. Historiquement, cet investissement se situait entre 300 et 400 millions de dollars par an, y compris les grands projets financés par l’État comme Noor Ouarzazate. Au-delà de 2030, les besoins en investissement devraient dépasser 1,9 milliard de dollars.

Benali a souligné que le transport d’électricité a été négligé, avec un manque chronique d’investissements dans les lignes de très haute et haute tension. Elle a regretté que « dans la partie réseau, nous n’avons pas seulement sous-investi, mais nous avons sous-investi encore plus que les autres pays ».

Pour remédier à cette situation, le ministère envisage de faire appel au secteur privé. Une première expérience sera menée avec la réalisation de l’autoroute électrique Sud-Nord, longue de 1400 kilomètres d’ici 2026. Cette infrastructure, capable de transporter jusqu’à 3 gigawatts d’énergie verte depuis les parcs éoliens et solaires du Sud du pays vers Casablanca, sera pilotée par l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE).

Cette initiative sera étendue à l’avenir à plusieurs autres zones. « Nous avons aujourd’hui une compréhension beaucoup plus fine du renforcement du réseau, concernant non seulement l’autoroute Sud-Nord, mais également l’ensemble du réseau national 400 kV. Nous avons une idée assez précise des zones nécessitant un renforcement significatif, où nous avons commencé à ouvrir la voie au secteur privé pour investir », a révélé Benali.

Le secteur privé est également appelé à investir dans le renforcement des lignes 400 kV sur plus de 1.500 km, dans de nouveaux postes de transformation, et des solutions de smart grids ainsi que les services de stockage d’électricité (hors STEP).

En ce qui concerne le gaz naturel, Benali a exprimé l’ambition du Maroc de devenir un hub énergétique comme la Turquie, en tant que corridor de transit entre l’Europe, le bassin Atlantique et l’Afrique de l’Ouest. Pour ce faire, un protocole d’accord a été signé le 27 mars pour la mise en œuvre d’un Programme de développement d’infrastructures gazières. Ce programme vise à doter le pays de plusieurs points d’entrée pour l’importation de GNL, ainsi que d’une infrastructure de stockage et de transport du gaz naturel.

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