Sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, le premier Forum de haut niveau sur l’Intelligence Artificielle (IA) s’est tenu à Rabat du 3 au 5 juin, sous le thème «L’intelligence artificielle comme levier de développement en Afrique».
Les participants à cet événement international, initié par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) à travers son Centre «AI Movement», en partenariat avec l’Unesco, ont adopté la Déclaration de Rabat. Ce texte de consensus africain vise à ériger l’IA en accélérateur de transformations structurelles pour les pays du Sud.
La Déclaration de Rabat, qui se veut un appel à l’action et qui traduit les conclusions et recommandations des deux journées de travaux du forum, a été approuvée par acclamation. Elle a été lue par Amal El Fallah Seghrouchni, présidente exécutive de AI Movement-UM6P, lors de la cérémonie de clôture du Forum. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, notamment le Conseiller du Roi, André Azoulay, et le sous-directeur général de l’Unesco pour le communication et l’information, Tawfik Jelassi.
Amal El Fallah Seghrouchni a affirmé que le Consensus de Rabat sur l’IA pour l’Afrique est un premier pas vers la gouvernance africaine de l’intelligence artificielle, initiée par le Centre «AI Movement». «Le Consensus de Rabat va faire date et nous comptons maintenant lancer des travaux à l’échelle continentale avec nos partenaires européens, américains et asiatiques sur cette question», a-t-elle assuré.
En vertu de la déclaration de Rabat, la communauté d’acteurs africains s’engage autour d’un consensus et s’accorde sur trois principes fondateurs. Ces principes mobiliseront les institutions à travers le continent, à savoir travailler à l’élaboration d’un cadre commun pour une gouvernance mondiale et inclusive de l’IA, exploiter l’IA dans le secteur public et au service du bien commun africain et garantir le développement et l’utilisation éthique de l’IA, basée sur les droits humains au service de toutes et tous.
L’IA pourrait en effet générer 1.500 milliards de dollars à l’économie africaine d’ici à 2030. Ses champs d’application ainsi que ses machines autonomes qui prennent en charge certaines activités humaines auront un impact profond sur la vie de plusieurs dizaines de millions d’africains, ainsi que sur les sociétés du monde entier.
Le besoin urgent en modernisation des systèmes éducatifs et sanitaires représente un enjeu de souveraineté économique qui exige de regarder l’IA comme un accélérateur de transformations structurelles pour les pays du Sud. Ailleurs, l’IA va passer du statut d’innovation de pointe à celui de technologie de masse qui révolutionne tous les domaines dans lesquelles elle intervient : éducation, médecine, agriculture, transition écologique, médias, etc.
Pour la première fois, plus de 20 pays représentés par des délégations de haut niveau et d’experts, sont convenus à Rabat de la nécessité d’appréhender les enjeux globaux directement liés à l’intelligence artificielle. Cette technologie en évolution rapide, qui exploite l’intelligence des machines et des logiciels, transforme toutes les sphères sociales à l’échelle mondiale. Elle a le potentiel de contribuer à une augmentation de 5 à 6% du produit intérieur brut du continent d’ici 2030.
Le Centre international d’intelligence artificielle du Maroc, Ai Movement, est un centre d’excellence visant à promouvoir l’expertise marocaine et africaine en intelligence artificielle et sciences des données. Il ambitionne de faire du Maroc un hub régional d’IA influençant son écosystème aux niveaux stratégiques, éducatifs et industriels.